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Jean de Maisonseul (1912-1999) est un urbaniste et peintre français né en Algérie.
Jean de Maisonseul (1912-1999) was an urban planner and painter of French descent born in Algeria.
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[edit] Biography
Jean Pandrigue de Maisonseul naît à Alger le 3 août 1912. Lors de la conquête de l'Algérie son arrière grand-père, officier de marine originaire du Vivarais, avait débarqué à Sidi Ferruch le 4 juillet 1830, son grand-père était également marin, amiral puis commandant du port d'Alger, son père avocat. Jean de Maisonseul commence à dessiner en 1922. À partir de 1928 il suit des cours de peinture à l' « Académie-Art » d'Alfredo Figueras, peintre catalan réfugié politique à Alger, ami de Picasso. Il s'y lie avec le peintre algérois Louis Benisti. De 1929 à 1934 il travaille comme dessinateur chez Pierre-André Emery, architecte suisse installé à Alger en 1928 après avoir été un proche collaborateur de Le Corbusier à Paris. Maisonseul suit parallèlement de 1930 à 1933 des cours d'architecture à l'École des Beaux-Arts d'Alger.
Jean Pandrigue de Maisonseul was born in Alger on August 3, 1912. His great-grandfather was a French naval officer who arrived in Sidi Ferruch, Algeria on July 4 1830 as part of the French conquest of Algeria. His grandfather was also a sailor, attaining the grade of admiral and later became the commander of the port of Alger. His father was a lawyer. Mainsonseul first began painting in 1922. Starting in 1928 he attended painting classes at the Catalan painter, political refugee, and friend of Picasso Alfredo Figueras' art academy in Alger. At the art academy he met the painter Louis Benisti. From 1929 to 1934 he worked as a draftsman for Pierre-André Emery, a Swiss architect who had moved to Alger in 1928 after having been a close associate of Le Corbusier in Paris. From 1930 to 1933 Mainsonseul took architecture classes at the School of Fine Arts in Alger.
Lors de la conquête de l'Algérie son arrière grand-père, officier de marine originaire du Vivarais, avait débarqué à Sidi Ferruch le 4 juillet 1830, son grand-père était également marin, amiral puis commandant du port d'Alger, son père avocat. Jean de Maisonseul commence à dessiner en 1922. À partir de 1928 il suit des cours de peinture à l' « Académie-Art » d'Alfredo Figueras, peintre catalan réfugié politique à Alger, ami de Picasso. Il s'y lie avec le peintre algérois Louis Benisti. De 1929 à 1934 il travaille comme dessinateur chez Pierre-André Emery, architecte suisse installé à Alger en 1928 après avoir été un proche collaborateur de Le Corbusier à Paris. Maisonseul suit parallèlement de 1930 à 1933 des cours d'architecture à l'École des Beaux-Arts d'Alger.
En 1931 Maisonseul côtoie Le Corbusier qui séjourne régulièrement en Algérie de 1931 à 1936, lui faisant visiter la Casbah d'Alger. « Nous mesurions les marches des escaliers, les banquettes de maçonnerie, les dimensions des ouvertures et des niches, les hauteurs sous plafond et celles des appuis des parapets des terrasses. Ces mesures tournaient autour des constantes (...) que je retrouvais vingt ans plus tard à la publication du Modulor », se souviendra-t-il (Jean de Maisonseul, « A la recherche d'un tracé régulateur », dans Poïesis, n° 3, Toulouse, 1995, p.105). En 1931 Maisonseul se lie également avec Albert Camus, rencontré grâce à son condisciple Max-Pol Fouchet, qui lui donne à lire ses premières œuvres encore inédites.
In 1931 Maisonseul met Le Corbusier, who visited Alger on a regular basis from 1931 to 1936. Mainsonseul brought Le Corbusier to visit the Algiers Casbah. As Mainsonseul remembered of their visit, "We measured the steps of the staircases, the brick benches, the dimensions of the window-openings and niches, the cieling heights and the heights of the balcony supports. The measurements where all based on common constants (...) that I would find 20 years later in the Modulor". (Jean de Maisonseul, « A la recherche d'un tracé régulateur », dans Poïesis, n° 3, Toulouse, 1995, p.105). In 1931 Mainsonseul also became friends with Albert Camus, whom he met through his fellow student Max-Pol Fouchet, and thus Maisonseul was able to read Camus' early and as yet unedited writings.
En 1936 une bourse permet à Maisonseul d'obtenir un diplôme d'urbanisme à l'Institut d'Urbanisme de l'Université de Paris. De retour en Algérie en 1939 il est dessinateur au Bureau du Plan régional d'Alger bientôt devenu Service d'urbanisme du Département d'Alger, qu'il dirige de 1947 à 1956. Il est simultanément secrétaire général de l'Institut d'urbanisme de l'Université d'Alger. Participant au développement rapide de la ville d'Alger, il prend une large part dans le classement des monuments et sites historiques de l'Algérie.
In 1936 Maisonseul received a scholarship that allowed him to obtain a diploma in urban planning from the Urban Planning Institute of the University of Paris. Upon his return to Algeria in 1939 Maisonseul worked as a designer for the the Regional Planning Office of Algiers, which would later become the Algier's Urban Planning Service Department, of which Maisonseul became the director from 1947 to 1956. At the same time he served as Secretary General of the Urban Planning Institute at the University of Algiers. Maisonseul participated in the rapid development of Algiers and played an important role in designating historical Algerian monuments and buildings for conservation.
Se rapprochant du philosophe André Mandouze, Maisonseul rencontre à partir de 1946 de nombreux intellectuels et artistes algérois. Il se lie particulièrement avec le poète Jean Sénac, participe aux revues « Soleil » puis « Terrasses » qu'il anime, et commence à exposer ses dessins et ses peintures à la librairie d'Edmond Charlot. Il fait la connaissance, en 1947 de Baya, recueillie par la tante de Mireille Farges qu'il épousera en 1956, et participe de 1952 à 1954 aux efforts des « Amis du Théâtre Arabe » qui tentent de nouer un dialogue interculturel. Après le tremblement de terre d'Orléansville (aujourd'hui Chlef), du 9 septembre 1954, Maisonseul est chargé du plan d'urbanisme pour la reconstruction de la ville.
As he became closer to the philosopher André Mandouze, Maisonseul began meeting numerous intellectuals and artists from Algiers beginning in 1946. He became particularly close to the poet Jean Sénac, collaborated on the periodicals "Soleil" and "Terrasses", and began showing his drawings and paintings in Edmond Charlot's bookstore. He met the Algerian painter Baya in 1947 through the aunt of his future wife Mireille Farges. From 1952 to 1954 Maisonseul collaborated on the "Friends of Arabic Theater" project, a project that tried to establish an intercultural dialog between people of French and Algerian heritage. After the September 9, 1954 earthquake in Orléansville (now known as Chlef), Maisonseul was put in charge of the plan for reconstruction of the city.
En 1956 Maisonseul et ses « Amis du Théâtre Arabe », qui ont créé un comité pour la paix, se rapprochent de Camus venu à Alger le 22 janvier prononcer son « Appel à une trêve civile en Algérie » dont, grâce aux efforts de Maisonseul et d'Omar Ouzegane, les responsables nationalistes de la zone d'Alger acceptent l'idée mais que rejettent les dirigeants français, tels Guy Mollet qui, le soir même de la « journée des tomates » (6 février 1956), reçoit en vain Maisonseul et les « Libéraux » algérois. Sur dénonciation et après perquisition Maisonseul est rapidement malmené par le pouvoir, accusé d'atteinte à la sûreté de l'État, incarcéré le 26 mai à la prison Barberousse. ”Il faudra de toute nécessité m'arrêter aussi”, écrit dans Le Monde Camus qui le défend aussitôt énergiquement, jusqu'à sa libération provisoire le 12 juin (Albert Camus, « Essais », Bibliothèque de la Pléiade, pp. 1003-1008).
In 1956 Maisonseul and his friends from the "Friends of Arabic Theater", who had created a comity for peace, linked forces with Albert Camus who had come to Algiers on January 22 to proclaim his "call for a civil truce in Algeria". Thanks to the efforts of Maisonseul and Omar Ouzegane, Camus' truce proposal was accepted by the nationalist leaders in Algiers but was rejected by the French administration. Maisonseul and other Algerian "liberals" met with the French politician Guy Mollet on the eve of the "journée des tomates" (day of tomatoes) in an attempt to generate support for the truce, however, Mainsonseul was accused by the French authorities of sedition and was incarcerated in the Barberousse prison on May 26. Camus wrote in the newspaper Le Monde: "They should just as well arrest me". Camus vigorously defended Maisonseul until he was released from jail on his own recognizance on June 12. (Albert Camus, « Essais », Bibliothèque de la Pléiade, pp. 1003-1008).
Nommé en novembre 1962 conservateur du Musée des Beaux-Arts d'Alger au titre de la coopération, à la demande du ministère algérien de l'Education nationale, Jean de Maisonseul mène les longues négociations qui aboutissent en 1970 à la restitution des quelque 300 œuvres du Musée déposées au Louvre à la veille de l'Indépendance - « bien que dès le début André Malraux, alors Ministre de la Culture, ait reconnu que ces œuvres appartenaient à l'Algérie », précisera-t-il. Dès juillet 1963 Jean de Maisonseul assure la réouverture du Musée, en y introduisant les œuvres des jeunes peintres algériens, Aksouh et Benanteur, Guermaz, Issiakhem et Khadda, Martinez et Choukri Mesli. Il organise une rétrospective des gouaches de Baya qu'il encourage à reprendre son travail, interrompu après son mariage depuis près de dix ans. « Ce sont des amis, les de Maisonseul, de très grands amis, qui m'ont poussée », confie Baya en 1994 : « quand j'ai repris mon premier pinceau, mon premier papier, c'était Mireille et Jean de Maisonseul qui me les avaient offerts ». Jean de Maisonseul préfacera par la suite les nouvelles expositions de Baya. En 1963 à Alger, l'année suivante à Paris et de nouveau à Alger, Maisonseul participe simultanément au milieu de ses amis peintres aux premières expositions collectives qui suivent l'Indépendance et demeurera jusqu'à sa disparition attentif aux développements de leurs œuvres.
Named conservator of the Algiers Museum of Fine Arts in November, 1962 at the request of the Algerian Education Minister, Maisonseul led the protracted negotiations to return some 300 works of art that had been taken by the French and placed in the Louvre on the eve of Algeria's independance. The pieces were eventually returned to Algeria in 1970, and as Maisonseul said: "...even though André Malraux, at that time the French Minister of Culture, recognized from the beginning that the art belonged to Algeria". Under Maisonseul's management, the museum reopened in July of 1963. He added exhibits by young Algerian painters such as: Aksouh, Benanteur, Guermaz, Issiakhem, Khadda, Martinez and Choukri Mesli. Maisonseul organized a retrospective of Baya's gouache paintings and encouraged him to start painting again (Baya had stopped painting after getting married 10 years earlier). As Baya would later say in 1994: "My friends, including Maisonseul, my very close friends, pushed me to start painting again...when I picked up my brush again, and my first canvas, it was Mireille and Jean de Maisonseul who had given them to me". Maisonseul would later introduce Baya's new exhibitions. From 1963 on, Maisonseul actively participated in the first collective exhibitions
A partir de 1964 Maisonseul expose régulièrement à Alger. Il est nommé en 1970 directeur de l'Institut d'urbanisme de l'Université d'Alger, poste qu'il occupe jusqu'en 1975. Après la mort à Alger de Jean Sénac le 30 août 1973 il se dévoue à sa mémoire par la création de “fonds Sénac” à la Bibliothèque nationale d'Alger et aux Archives de la ville de Marseille. À sa retraite en 1975 il quitte l'Algérie pour s'installer à Cuers, près de Toulon (Var), s'y consacre à sa peinture et multiplie les expositions, notamment à Sens en 1982, chez Edmond Charlot à Pézenas en 1984, au Centre culturel Algérien à Paris et au Musée Picasso d'Antibes en 1988, et à Toulon. Il meurt à Cuers le 3 juin 1999.
[edit] L'œuvre picturale
A travers les décennies la peinture de Jean de Maisonseul aborde de nombreux thèmes selon des approches variées, depuis l'évocation des “Prisonniers”, “révoltés” ou “criant”, des Mendiants, Aveugles et Bergers (1955-1961), des paysages de Tipaza et du Chenoua ou du Sahel (1965-1966), jusqu'à ses Philosophes des années 1990, proches “des vieux cyniques grecs”. L'une des veines les plus constantes et les plus originales de son œuvre est liée à son attention renouvelée à l'univers des pierres.
Peinture « minérale », observe d'emblée Camus (Jean de Maisonseul, Galerie Lucie Weil, 1958). Dans l'introduction qu'il écrit en août 1987 pour des textes datant de 1947 et 1948, édités quelques mois après sa mort (Les Quatre Vents, Editions Domens, Pézenas, 1999) Maisonseul raconte lui-même comment il découvre en 1949 “la lecture des signes inscrits sur les pierres” qu'il ramasse dans les criques, au pied des falaises et des éboulis du Chenoua. “Il y a deux façons de les regarder pour tenter de les voir”, écrit-il : à la manière d'une sculpture, “en les élevant dans l'espace”, ou d'une peinture, “en suivant les signes inscrits sur leur face”. C'est dans cette lecture qu'il s'engage. “C'est surtout au langage des signes que je m'intéressais, découvrant qu'ils se regroupaient par famille de formes, selon des rapports, des concordances, des articulations et des analogies qui constituent un 'style'. Ainsi, je trouvais des galets égyptiens, grecs, hindous, chinois, nègres, aztèques… et aussi les plus beaux Kandinsky ou Klee que je n'aurais pas pu reconnaître il y a cinquante ans en les rejetant dans ce que j'appelais 'les formes du futur' parce qu'elles n'avaient pas encore été nommées”.
“Je me mis à apprendre la lecture des signes inscrits sur les pierres, les dessinant et les peignant, travail que je poursuis encore”, résume-t-il. Se rattachent en effet à cette démarche les œuvres que Maisonseul présente bien plus tard sous les titres Formations puis Nomination des pierres à Alger en 1972 et 1973, Pierres du Soleil, jaunes et noires, à Sens en 1983, Pierres de la Nuit, noires et bleues ou rougeoyantes, en 1984 chez Edmond Charlot à Pézenas, Fontaine-de-Vaucluse, Pierre et Eau au Musée Picasso d'Antibes en 1988, Déserts/Brisures, Objets de l'espace et Ecorces de la Nuit en 1980 et 1992 à Toulon. Ces séries de dessins aux encres typographiques et de peintures, pour la plus large part réalisées par Maisonseul après son départ d'Alger et son installation à Cuers en 1976, poussent au plus loin sa quête au bord de l'essentiel. Ces œuvres étendent, affinent un même regard sur des thèmes distincts et parents qui se succèdent et se répondent. Jean de Maisonseul rencontre ainsi en chemin le Château du Marquis de Sade (1974) à Lacoste dans le Luberon, dont il reconstruit la silhouette, relevant, d'”élévations” en “plans perspectifs”, terrasses, arcades, fenêtres et tours de leurs ruines.
C'est le château inverse de La Falaise et du Gouffre (1979) que fait apparaitre quelques années plus tard la série de l' Affleurement des eaux à la Fontaine-de-Vaucluse. Au spectacle de la déconstruction au long du temps succède celui des constructions mêmes de la pierre, le dévoilement de ses premières architectures. “Pour qui sait le tragique, il n'est d'autre réalité que l'apparence des formes faites et défaites par la vie”, notera Maisonseul (“Louis Bénisti”, Espace Interrogation, Toulon, 1993). Sur ses dessins et peintures monochromes l'eau se fait pierre fluide, la roche eau densifiée. L'univers de la pierre semble chez Maisonseul contenir toutes les formes, jusqu'à celles du corps humain (Roche et eau, 1978). Dans la voie de cette minéralisation, le ciel même se fait roche transparente en suspension (Brumes du matin, 1979), l'arbre château de pierre vivante (Arbre de nuit, 1982; Ecorces de la nuit, 1990-1991).
A propos de ces œuvres Jean de Maisonseul résume en 1992 et 1994 (“Pour Mémoire”, Espace Interrogation, Toulon, 1992; “A la recherche d'un tracé régulateur”, dans “Poïesis” n° 3, Toulouse, 1995) les étapes de sa démarche. Il redéfinit en peinture l'usage du “tracé régulateur”, familier à sa pratique architecturale, qui selon Le Corbusier “confère à l'œuvre l'eurythmie” et apporte “la perception bienfaisante de l'ordre”. Le principe, écrit Jean de Maisonseul, “consiste à relier par des droites les points donnés par les modules des quatre côtés de la surface du support, ouvrant ainsi plusieurs éventails dont le recoupement des branches propose de multiples points de passage possible, points structurant la représentation qu'on se propose. (...) Un point nous donne le chemin.” En un premier dessin Jean de Maisonseul esquisse au long de ces points d'articulation les tensions qui porteront les mouvements du regard, menant à “une construction qui devient écorce, sculpture, architecture”. Un second dessin y infiltre par le clair-obscur “ombres, lumières, pénombres”. Dans le troisième les couleurs introduisent “la radiation de la lumière, ses modulations”. En un dernier moment le peintre poursuit sa recherche sur des contreplaqués de grands formats “par des frottis et des glacis de couleur étendue sur des enduits de haute pâte”.
En ses étapes ordonnées, la démarche de Jean de Maisonseul, unique dans l'art contemporain, apparaît rigoureusement réfléchie et tout à la fois libérée de toute contrainte. “L'étendue dans le temps du travail des différents dessins et le passage à la peinture à l'huile conduisent à des modifications, des variantes, des fantaisies suivant l'heure et l'humeur du peintre et des propositions plastiques possibles”, précise-t-il. Le dessin préparatoire n'est que “filet protecteur”, les peintures au-delà “sont livrées à l'aléatoire des grands jus, clairs-obscurs monochromes colorés”, confie Maisonseul de ses Pierres de Nuit. Le calcul de la trame, moyen et non recette, n'emprisonne pas la démarche du peintre, lui assure plutôt les conditions d'une découverte créatrice.
Cette découverte apparaît chez Maisonseul simultanément plastique et poétique. Dans la reconstruction solennelle de l'espace transparaît un univers tout de silence. Au plus profond de la durée géologique Maisonseul fait entrer dans l'instant arrêté de la présence la plus pure, “affleurer la conscience palpable de l'infini”, écrit Michèle Domerc Vidal préfaçant les “Pierres de la Nuit” (Le Haut Quartier, Pézenas, 1984). Dans l'espace de ses œuvres “physique et métaphysique” s'articulent et communiquent, observe Lorand Gaspar (“Je suis entré dans la peinture de Jean de Maisonseul par les pierres”, Musée Picasso, Antibes, et Centre Culturel Français d'Alger, 1988-1989). Stéphane Gruet insiste semblablement sur la dimension “métaphysicienne” de son œuvre. “C'est l'impression d' 'originel' qui immédiatement s'impose devant ces tableaux (...), l'esthétique la plus haute renvoie à la métaphysique la plus nue” analyse encore Jean-Claude Villain (“L'enracinement de l'originel”, dans “Lœss” n° 24, Saint-Martin-de-Cormières, avril 1986, p. 24)). “Chaque fois, Jean de Maisonseul fixe une visitation”, écrivait Jean Sénac en 1968 (“Jean de Maisonseul”, Centre Culturel Français, d'Alger, 1968) : “Ce n'est pas impunément que le peintre a vécu avec Camus la genèse des 'Noces'. Il ne s'agit pas d'arrêter le temps mais d'échapper par un instant, un signe, immobilisés dans leur vif, à notre inacceptable temps mortel”, ou bien, dans ses œuvres ultérieures, de tenter de rejoindre, au-delà de ce temps mortel, l'instant perpétuel du monde.
[edit] Jugement
« Cette technique ne s'enchante pas vraiment d'elle-même. Elle est soumise pour l'essentiel à l'impérieuse nature africaine qui lui donne ses rochers, ses glaises, ses terres sèches, ses volumes pétrifiés et ses épaisseurs d'ombre humide, mais aussi sa pure lumière tournoyant autour des pierres blanches et carrées. Bien que Maisonseul ait su faire place à l'homme et la plante, il n'a pas cédé au pittoresque, il a soulevé les oripeaux de l'orientalisme (...) Elevé au milieu d'une nature où la pierre et le ciel règnent sur les hommes, il en a tiré (...) une peinture à la fois minérale et aérienne qui témoigne, de façon enfin originale, pour la vérité du pays qui nous est commun. »
- Albert Camus, catalogue de l'exposition de Jean de Maisonseul à la galerie Lucie Weil, Paris, 1958.
[edit] Bibliographie
- Jean de Maisonseul, Prisonniers, Mendiants, Aveugles et Bergers, album de trente dessins, Editions Obsidiane, Paris, 1988.
- Jean de Maisonseul, « Les Quatre Vents », Editions Domens, Pézenas, 1999.
- Jean de Maisonseul, préface d'Albert Camus, Galerie Lucie Weil, Paris, 1958.
- Jean de Maisonseul, préface de Jean Sénac, Centre Culturel Français d'Alger, 1968.
- Jean de Maisonseul, texte de Jean de Maisonseul, Centre Culturel Français d'Alger, 1972.
- Jean de Maisonseul, textes de Djamel Imaziten, Jean Sénac et Jean de Maisonseul, Centre Culturel Français d'Alger, 1973.
- Jean de Maisonseul, textes de Albert Camus, Lorand Gaspar, Roger Little, Djamel Imaziten, Serge Meitinger, Massaa'aki Takabataké, poèmes de Hamid Tibouchi et Jean Sénac, dans “Solaire” n° 27, Issirac, décembre 1979.
- Jean de Maisonseul, Pierres de la nuit, textes de Michèle Domerc Vidal (Ce monde qui estle nôtre) et Jean de Maisonseul (Petite note), Le Haut Quartier (Edmond Charlot), Pézenas, 1984.
- Jean de Maisonseul, textes de Jean de Maisonseul (L'éclat des pierres), Roland Simounet, Jean-Pierre Faure, Lorand Gaspar, Pierre Oster Soussouev, Marcel Girard, François Cheng, Jean-Claude Villain, dans “Lœss” n° 24, Saint-Martin-de-Cormières, avril 1986.
- Jean de Maisonseul, Fontaine de Vaucluse, Pierre et eau, textes de Pierre Merli, Danièle Giraudy - Pierre Berthier, Lorand Gaspar, Albert Camus, Djamal Imaziten, Boualem Souibès, Le Corbusier, Jean de Maisonseul, Musée Picasso, Antibes, 1988 - Centre Culturel Français, Alger, 1989.
- Jean de Maisonseul, textes de Jean Pélégri et Jean de Maisonseul, Centre Culturel Algérien, Paris, 1988.
- Jean de Maisonseul, texte de Jean de Maisonseul, Espace Interrogation, Toulon, 1992.
- Jean de Maisonseul, textes de Stéphane Gruet, Jean de Maisonseul, dans “Poësis” n° 3, Toulouse, 1995.
- Jean de Maisonseul, textes de Albert Camus, Jean Sénac, Djamal Imaziten, Massaa'aki Takabataké, Michèle Domerc Vidal, Marcel Girard, Jean Pélégri, Jean-Pierre Péroncel-Hugoz, Michel-Georges Bernard, Serge Riniecki, Djilali Kadid, Abdallah Benanteur, Monique Benanteur, Jean de Maisonseul, repères biographiques et bibliographiques de Hamid Nacer-Khodja, dans “Algérie Littérature/Action” n°39-40, Editions Marsa, Paris, mars-avril 2000 (ISBN 2913868126).
- Jean Sénac, Visages d'Algérie. Regards sur l'art, EDIF 2000, Alger et Paris-Méditerranée, Paris, 2002.
De nos jours, en 2007, Alger veut redevenir une grande capitale africaine et méditerranéenne, envisageant d'avoir un niveau de développement des infrastructures comparable à celui qu'elle avait en 1962. Elle entreprend une ouverture vers le monde en organisant de nombreuses manifestations et colloques internationaux.
Today, in 2007, Algiers is seeking to once again become an important African and Mediterranean capital, envisioning having a comparable level of infrastructure development to what it had in 1962 relative to other countries. Algiers is opening itself up to the world by hosting a variety of international conferences and events. This new openness has attracted the investment of a number of multinational companies in recent years, such as: Carrefour, Yves Rocher, and even Quick. However, many large infrastructure projects are struggling to be completed: the Algiers subway, the tramway, urban renewal projects, the creation of new urban centers on the periphery. The current infrastructure has not been able to keep up with Algier's rapid growth.
2007 has brought mixed results for Algiers. On the postive side the has been named the capital of "Arab culture" for 2007. On the negative side, a double bombing attack ocurred on April 11 with one bomb targeting the government building housing the Prime Minister and the Minister of the Interior; and another bomb targeting the police station in Bab-Ezzouar. The attacks were claimed by an organization calling themselves the Maghreb branch of Al-Qaida.
Algiers is currently ranked lowest out of 132 capitals in the Economist Intellegince Unit's quality of life survey. The survey takes into consideration 40 different criteria divided into 5 categories: stability, health services, culture and environment, education, and the availability of basic services. Algiers was ranked lower than such cities as Karachi (Pakistan), Tripoli (Libya), Abidjan (Côte-d'Ivoire), and even Dhaka, the capital of Bangladesh. In 2005 the same survey ranked Algiers 125th out of 129 cities.